Veille info FACS du 3 avril 2022
– Accès aux soins dans les territoires défavorisés: 26 structures vont préfigurer le modèle de la « santé participative » dès le 1er mars 2022
Aidants:
–3 ème congrès du répit à Lyon les 8 et 9 mars 2022: les experts et porteurs de projets ont partagé leurs réflexions et expériences pour favoriser le soutien aux proches aidants…
– Pistes pour mieux accompagner les aidants et les personnes en perte d’autonomie: Vers un “service public territorial de l’autonomie »…
– Comment les soignants-aidants se ressourcent-ils ? Des pistes de réponse à cette question lors de la journée des soignants aidants le 16 mars 2022…
Prévention de la perte d’autonomie:
– ICOPE, un programme développé par l’OMS en vue de dépister les 1ers signes de fragilité …
– Lancement de la plateforme de simulation numérique “Mémoire”: solution de formation destinée aux médecins généralistes pour le repérage des troubles neuro-cognitifs…
***
Accès aux soins dans les territoires défavorisés : 26 structures vont préfigurer le modèle de la « santé participative » dès le 1er mars 2022
publié le 31.01.22
Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé et Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la Ville, ont lancé le 1er août une expérimentation d’ampleur pour inscrire la « santé participative » dans notre système de santé. Aux 6 structures déjà entrées dans l’expérimentation, s’ajoutent au 1er mars 20 nouvelles qui vont préfigurer ce modèle innovant pour l’accès aux soins des habitants des territoires défavorisés.
Les centres et maisons de santé « participatifs » sont particulièrement adaptés à la prise en charge des populations des territoires défavorisés, généralement éloignées du soin. En allant vers les usagers, en mettant en place des espaces de parole, des actions de médiation en santé, avec des services d’interprétariat professionnel, ces structures apportent un accompagnement à la fois médical, psychologique et social aux habitants, en les rendant acteurs de leur santé.
C’est pourquoi le gouvernement promeut dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté le développement de cette offre de « santé participative », qui débute par une expérimentation d’ampleur pour inscrire ces structures dans un équilibre financier pérenne et soutenable, nécessaire pour leur développement.
Grâce à un budget inédit de 30 millions d’euros, 26 centres et maisons de santé, situés en quartiers prioritaires de la politique de la ville ou à proximité (quartiers vécus), vont ainsi tester en conditions réelles le modèle économique de la « santé participative » pendant deux ans, en vue de sa généralisation (liste ci-après).
Le gouvernement souhaite ainsi créer les conditions de déploiement de ce modèle d’avenir pour l’accès aux soins, et atteindre l’objectif de 60 centres et maisons de santé participatifs en 2024.
« La première des solidarités, c’est l’accès de tous à la santé, sur tout notre territoire. L’accès aux soins fait partie depuis le premier jour de l’action de ce Gouvernement – à travers la création la complémentaire santé solidaire ou la mise en place du reste à charge 0. C’est aussi un axe majeur de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. Les structures de santé participatives que nous déployons sont une réponse éprouvée et adaptée à des populations qui ont besoin de se soigner mais qui se trouvent éloignées de notre système de santé pour de nombreuses raisons. C’est une méthode nouvelle, au croisement du sanitaire et du social, que nous mettons en place » a déclaré Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé
Pour Nadia Hai, ministre chargée de la Ville : « Les structures de « santé participative » s’inscrivent dans la lignée de notre méthode d’aller-vers dans les quartiers : donner les moyens aux acteurs de terrain de faire ce dernier kilomètre, gage d’efficacité de l’action publique.
La crise sanitaire que traverse notre pays a particulièrement montré que la santé et l’accompagnement social doivent travailler main dans la main, et encore davantage dans les territoires qui souffrent encore trop de difficultés d’accès aux soins. La « santé participative » apporte une solution concrète à cette difficulté et à la désertification dont souffrent les habitants des quartiers depuis une décennie. »
Les maisons et centres de santé participatifs entrés dans l’expérimentation en 2021 et en 2022
Carte des maisons et centres de santé participatifs entrés dans l’expérimentation en 2021 et en 2022
Au 1er août 2021
Auvergne-Rhône-Alpes
- Village 2 Santé (Echirolles – 38)
- Santé Commune (Vaulx-en-Velin – 69)
Grand-Est
- La Maison urbaine de santé du Neuhof (Strasbourg – 67)
Île-de-France
- ACSBE La Place Santé (Saint-Denis – 93)
Occitanie
- La Case de Santé (Toulouse – 31)
Provence-Alpes-Côte d’Azur
- Le Château en santé (Marseille – 13)
Au 1er mars 2022
Auvergne-Rhône-Alpes
- Diaconat Protestant (Valence – 26)
- Pôle santé Chambéry (Chambéry – 73)
- Pôle de Santé Interprofessionnel de Saint-Martin d’Hères (Saint-Martin d’Hères – 38)
Bourgogne-Franche Comté
- Agir Ensemble Pour Notre Santé – Centre de santé Léon Blum (Belfort – 90)
Bretagne
- Centre de santé Stétho’Scop (Hennebont – 56)
- Centre de santé du Blosne (Rennes – 35)
- Avenir Santé Villejean Beauregard – Maison de santé pluriprofessionnelle Rennes Nord-Ouest (Rennes – 35)
Grand-Est
- Maison de Santé de Hautepierre (Strasbourg – 67)
Hauts-de-France
- Centre de santé Abej Solidarité (Lille – 59)
- Maison de santé pluriprofessionnelle du Kruysbellaert (Dunkerque – 59)
- Maison de santé pluriprofessionnelle SISA Montsoleil (Outreau – 62)
Île-de-France
- Centre municipal de santé « La Fabrique de Santé » (Aubervilliers – 93)
- Maison de Santé pluriprofessionnelle Mathagon (Paris – 75)
- Maison de Santé Pyrénées-Belleville – SISA des Envierges (Paris – 75)
Nouvelle-Aquitaine
- Association de gestion du centre de santé des 3 Cités (Poitiers – 86)
Normandie
- Pôle Santé Libéral et Ambulatoire de la Grâce de Dieu (Caen – 14)
Occitanie
- Human Santé (Montpellier – 34)
Provence-Alpes-Côte d’Azur
- SISA Maison de Santé de l’Olivier (La Trinité – 06)
- Maison de Santé pluriprofessionnelle Peyssonnel (Marseille – 13)
Pays de la Loire
- Maison de Santé pluriprofessionnelle des Hauts de Saint-Aubin (Angers – 49)
Contacts presse
Ministère des Solidarités et de la Santé :sec.presse.solidarites-sante@sante.gouv.fr
Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales :communication.nh@cohesion-territoires.gouv.fr
Délégation interministérielle de prévention et de lutte contre la pauvreté :sec.presse.pauvrete@sante.gouv.fr
Téléchargements
DOCXCP 31-01-2022 – Centres et maisons de santé participatifs Téléchargement (478.9 ko)
PDFCP 31-01-2022 – Centres et maisons de santé participatifs Téléchargement (738.7 k
Proches aidants : favoriser le répit de quelques minutes à quelques jours
AUTEURANNIE DE VIVIE
TEMPS DE LECT 21/03/2022
SOURCE ET LIEN: HTTPS://WWW.AGEVILLAGE.COM/ACTUALITES/PROCHES-AIDANTS-FAVORISER-LE-R%C3%A9PIT-DE-QUELQUES-MINUTES-%C3%A0-QUELQUES-JOURS
Au 3eme congrès du répit à Lyon les 8 et 9 mars dernier, les experts et porteurs de projets ont partagé leurs réflexions et expériences pour favoriser le soutien aux proches aidants. De quelques minutes à plusieurs jours, l’enjeu est de partager l’importance vitale du répit pour respirer et continuer de vivre et d’aider souligne Boris Cyrulnik. Les initiatives se multiplient pour “aller vers ” les proches aidants qui continuent d’avoir du mal à se reconnaître en tant que tels.
Répits quotidiens de quelques minutes à plusieurs heures
Impossible d’aider au quotidien sans des temps de respiration quotidiens, notamment quand la tension s’exacerbe, pour lutter contre l’usure de l’âme, explique poétiquement le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Pour prévenir l’agacement voire l’agressivité quand on aide au quotidien, l’idée est de se poser régulièrement. De l’importance de la chaise, de s’asseoir régulièrement pour prendre quelques minutes pour soi, respirer, se recentrer avant de repartir dans le tourbillon de la vie.
Parmi les ressources, le philosophe Éric Fiat et la psychanalyste et psychologue Hélène Viennet invitent à des temps de répit psychique, avec de l’écoute, l’accès à l’imaginaire, la poésie, la musique, la rêverie.
Financer l’accès aux séjours de répit
Quelle galère pour trouver et financer des solutions de répit aux domiciles ou des séjours de répit. Les porteurs de projets, de séjours, cherchent tous à rendre leurs services accessibles, voire gratuits pour les proches aidants qui en ont tant besoin.les Relais du bien-être sélectionnent une demeure de charme pour accueillir pendant 3 jours gratuitement les proches aidants autour d’un sophrologue et d’ateliers prévention santé avec Siel Bleu. Ils couvrent 13 départements du Grand Est aujourd’hui. Quant aux Bobos à la ferme, leurs gîtes et séjours de répit ont été salués par un Trophée au 3eme Congrès du répit.
Ils mobilisent beaucoup de ressources pour rechercher les aides auxquelles ces aidants peuvent prétendre : actions sociales des caisses de retraite (principale ou complémentaire / Agirc-Arrco), mutuelles, etc. AinsiSoutien aux salariés aidants, guichet unique pour l’autonomie : de nouveaux axes de travail pour le gouvernement
Source : https://www.agevillage.com/
AUTEURRAPHAËLLE MURIGNIEUX
TEMPS DE LECTURE
PUBLICATION 21/03/2022
Deux nouveaux documents livrent leurs pistes pour mieux accompagner les aidants et les personnes en perte d’autonomie. Des travaux réalisés à la demande du gouvernement, reste à donner corps à ces recommandations.
Installée en 2013, la plateforme RSE de France stratégie a pour mission d’émettre des avis sur les questions qui lui sont soumises et de formuler des recommandations sur les questions sociales, environnementales et de gouvernance soulevées par la responsabilité sociétale des entreprises.
Elle vient de rendre public un avis portant sur l’engagement des entreprises pour leurs salariés aidants, à la demande des ministres de l’Autonomie, de l’Économie et de la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées.
La plateforme y formule ses recommandations pour mieux accompagner les salariés aidants. Des recommandations qui s’adressent aux entreprises elles-mêmes, mais aussi aux partenaires sociaux, aux fédérations professionnelles et au gouvernement.
Elle préconise notamment aux pouvoirs publics de faciliter la vie des salariés aidants en premier lieu en accompagnant plus efficacement les personnes âgées dépendantes, les personnes en situation de handicap, les patients en sortie d’hospitalisation ; et aux entreprises de valoriser les compétences acquises par le salarié dans son rôle d’aidant, en lui permettant d’en faire le bilan et en lui offrant l’opportunité de les valoriser dans sa vie professionnelle ; ou encore de proposer un programme de sensibilisation, de soutien et d’accompagnement aux salariés aidants.
Consulter l’avis Engagement des entreprises pour leurs salariés aidants de France stratégie
Dominique Libault dévoile son projet de « service public territorial de l’autonomie »
Dominique Libault, à l’origine en 2019 du rapport Grand âge et autonomie unanimement salué, a remis le 17 mars de nouveaux travaux portant sur la création d’un « service public territorial de l’autonomie » aux ministres Brigitte Bourguignon (autonomie) et Sophie Cluzel (personnes handicapées).
En 21 propositions, il pose les jalons d’un guichet unique visant à créer un service national déployé partout en France, avec notamment un guichet unique pour les personnes âgées en perte d’autonomie, les personnes en situation de handicap, les aidants, ainsi que les professionnels de santé et des secteurs et médico- sociaux ; et un « bouquet de services » large, lisible et évolutif (accueil, information et sensibilisation, orientation et mise en relation, actions de repérage et de prévention…).
Aujourd’hui, les Français se trouvent mal accompagnés pour faire face à la perte d’autonomie, notamment en raison de la complexité du système, rappelle-t-il.
Source : rapport Vers un service public territorial de l’autonomie
« Les citoyens considèrent que :
– L’information sur les dispositifs d’information et d’accompagnement est nombreuse, mais éparpillée et peu lisible ;
– Les réponses professionnelles sont trop cloisonnées (en silos) et peu coordonnées ;
– Leurs attentes ne sont pas suffisamment prises en compte et qu’ils ne sont pas suffisamment écoutés, accompagnés ;
Ils ont un sentiment d’inégalité injustifiée de traitement en fonction des territoires. »
Face à la nébuleuse des acteurs qui œuvrent dans le champ de l’accompagnement et du soutien aux personnes en perte d’autonomie et leurs aidants, ce service unique offrirait à la fois un parcours simplifié et des services de meilleure qualité.
Consulter le rapport Vers un service public territorial de l’autonomie du 17 mars 2022
Les soignants peuvent aussi être des aidants : comment se ressourcent-ils ?
AUTEURANNIE DE VIVIE
TEMPS DE LECTURE 30/03/2022
La Maison des soignants à Paris organisait le 16 mars une journée sur les soignants-aidants avec le soutien des accueils Manureva Répit. Aux témoignages poignants ont succédé les pistes de réponses à cette question : comment les soignants-aidants se ressourcent-ils ?
Témoignages poignants de soignants-aidants : ils se réfugient beaucoup dans le travail
En tant que soignant, on peut facilement se désigner ou être désigné comme l’aidant d’un proche malade, qui se fragilise.
Pour le docteur Vincent Valinduck, médecin généraliste à Paris et chroniqueur à Télématin, il est évident de s’investir en tant que proche aidant de sa maman, malade Alzheimer, diagnostiquée jeune.
« C’est douloureux de voir son parent avancer dans cette maladie qui demande une présence constante et ajustée. C’est aussi une chance d’être un professionnel de santé pour vérifier les piluliers, accélérer certains processus avec des confrères. Accepter d’aller vers des solutions de répit à la maison (aides à domicile) a été long. Mais la maladie nous a soudés avec mon père et mes frères », témoigne-t-il.
« Comment je me ressource ? J’essaie de dormir mais je pense que c’est mon travail qui me ressource. L’inactivité m’angoisse. Plus j’en fais, mieux je me porte. »
Même son de cloche du côté du docteur Marion Lagneau, gastro-entérologue et proche aidante de son époux atteint d’une maladie invalidante invisible depuis 20 ans. Elle avoue aussi s’être réfugiée dans son travail tout en gardant une journée pour ses enfants. « Je ne réfléchis pas : j’avance », confie-t-elle. « Mes vacances c’est quand les autres le sont. J’ai découvert les difficultés de relations avec mes pairs, médecins. Aucun ne m’a posé la question de comment j’allais, moi. Aussi je me suis formée à la communication médicale : comment annoncer une maladie ? Comment écouter la personne malade sans oublier ses proches ? »Florence Braud, aide-soignante en unité d’hébergement renforcée, auteure, blogueuse. Elle s’est retrouvée proche aidante de sa belle-mère. A son divorce, elle s’est sentie piégée, obligée de continuer d’aider. Seule solution, la fuite ? Elle a posé le fait que ce n’est pas elle qui avait fait le choix de rester dans une maison isolée, loin de son fils qui était parti, lui. Sa manière à elle de se ressourcer ? C’est là encore de travailler, d’écrire dans des revues spécialisées, de participer à des évènements, conférences. En tant que soignant, comment résister au fait que l’on sait, que l’on doit prendre en soin son proche qui se fragilise ? Ne pas le faire est-ce que ce serait le trahir ? Est-ce que « être un “bon enfant” c’est trouver sa place auprès de son parent ou agir 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ? questionne le Dr Rossinot auteur de « Aidants c’est invisibles » aux éditions de l’Observatoire. Les chirurgiens savent qu’ils ne doivent pas opérer leurs proches au regard du manque de recul, de discernement que la situation impose, rappelle la médecin. Retour en vidéo des interventions à la journée soignants-aidants du 16 mars 2022 à la Maison des soignants à Paris
Oser dire que l’on ne veut plus aider : c’est le parcours dePistes pour trouver du répit, se ressourcer
La Maison des soignants est une initiative de l’association SPS : Soins aux professionnels de santé. Elle rappelle que 50 % des professionnels de santé déclarent être ou avoir été en situation de burn out, 47 % ne savent pas à qui s’adresser en cas de difficulté, 48 % pensent que leur souffrance psychologique pourrait impacter la qualité des soins au point de mettre en danger la santé des patients.
Ces réalités peuvent s’accentuer quand le soignant devient proche aidant.
La Maison des soignants offre des solutions autour de trois axes :· Se soigner : pour prendre soin des professionnels de la santé et étudiants en santé avec des consultations psychologiques, entretiens bilans sport santé ;
· S’informer : obtenir des informations pour améliorer son bien-être, poursuivre son développement en tant que professionnel de santé : formations, permanences juridiques et administratives, conférences ;
· Se ressourcer : trouver des ressources de prévention pour éviter de s’épuiser, en apprenant notamment à gérer son stress et en alliant santé et plaisir avec des ateliers, ateliers de reconversion, groupes de paroles
Parmi les autres ressources partagées ce 16 mars qui cherchent à aller vers les proches aidants et leur proposer des solutions de répit :
· Le Collectif Je t’aide, avec notamment la plateforme téléphonique d’aidants experts “Avec nos proches”, les services sur mesure d’Haltemis du docteur Malouli-Dohr ;
· Les outils d’information : www.agevillage.com ;
· Les solutions labellisées sur les territoires : le label Humanitude, 1er label de bientraitance des Ehpad
24 recommandations de la stratégie gouvernementale pour les salariés aidants et donc les soignants-aidants
Dans le cadre de la stratégie gouvernementale 2020 – 2022 Agir pour les aidants, la plateforme RSE a rendu son avis mi-mars, riche de 24 recommandations. Des recommandations qui s’adressent au gouvernement, aux entreprises, mais aussi aux partenaires sociaux et aux fédérations professionnelles.
Elle recommande notamment au gouvernement de faciliter la vie des aidants en accompagnant plus efficacement les personnes âgées dépendantes, les personnes en situation de handicap, les patients en sortie d’hospitalisation et de soutenir la valorisation des compétences acquises par les aidants.
Tout comme aux entreprises qu’elle encourage aussi à sensibiliser sur la question en interne (direction, managers, collaborateurs), à donner plus de flexibilité aux aidants en matière de temps et d’organisation du travail, ou encore de proposer des programmes de soutien et d’accompagnement à leurs salariés aidants.
Des mesures déjà mises en œuvre dans un certain nombre de structures. Une cinquantaine d’initiatives sont ainsi recensées sur le site du prix Entreprises & salariés aidants.
De quoi inspirer les entreprises en quête de bonnes pratiques RSE.
Pour aller plus loin
Dépister les premiers signes de fragilité des seniors pour préserver l’autonomie
Par Pauline Fréour
Publié le 27/03/2022
Source: www.lefigaro.fr
L’enjeu d’Icope (soins intégrés pour personnes âgées), développé par l’OMS, est considérable pour la France, qui compte aujourd’hui 1,5 million de sujets dépendants lourds. WavebreakMediaMicro – stock.adobe.com
DÉCRYPTAGE – La France expérimente un programme visant à réduire la dépendance liée au vieillissement.
«Avez-vous perdu l’appétit récemment? Avez-vous des troubles de l’orientation? Parvenez-vous à vous relever cinq fois d’une chaise sans vous aider des bras en moins de 14 secondes?» Le questionnaire du programme Icope (pour Integrated Care for Older People, «soins intégrés pour les personnes âgées») est volontairement simple, et très court. En dix minutes, ce questionnaire mis au point par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) permet d’évaluer les capacités d’une personne dans six domaines clés sollicités au quotidien: l’audition, la cognition, le bien-être psychique, la nutrition, la mobilité et la vision.
À LIRE AUSSIPerte d’autonomie des seniors: quelles recommandations et comment la prévenir?
Six «fonctions» identifiées par l’OMS sur la base de nombreuses études scientifiques comme étant essentielles au maintien de l’autonomie. «On peut définir cet état non pas par l’absence de maladie, mais par la capacité, pour une personne, de faire ce qu’elle souhaite, qu’il s’agisse de continuer à travailler, d’aller chercher ses petits-enfants à l’école ou de conduire pour faire ses courses», explique le Pr Bruno Vellas, responsable du gérontopôle de Toulouse, centre collaborateur de l’OMS pour la fragilité, la recherche clinique et la formation en gériatrie.
«Notre système de santé n’est pas adapté au vieillissement démographique»
L’enjeu est énorme. La France dénombre 1,5 million de sujets dépendants lourds, «dont la moitié serait évitable», estime le gériatre. Or c’est précisément la prévention que vise le programme Icope, dont la version française a été développée par le gérontopôle pendant deux ans. Il est déjà utilisé auprès de 18.000 personnes de plus de 60 ans en Occitanie, et son expérimentation va être étendue à d’autres territoires volontaires ces trois prochaines années, à l’initiative du ministère délégué chargé de l’Autonomie. L’objectif: vérifier sa faisabilité à grande échelle et définir un modèle de financement. «Le problème de notre système de santé actuel est qu’il a été conçu après la Seconde Guerre mondiale pour traiter les pathologies aiguës de l’adulte jeune. Il n’est pas adapté au vieillissement démographique. On ne faisait pas grand-chose pour prévenir la dépendance. Mais, avec Icope, on peut faire une médecine nouvelle», se réjouit Bruno Vellas.
À LIRE AUSSI Des pistes pour aider les seniors à éviter la dépendance
Le programme compte plusieurs étapes. Il débute par le test de dépistage présenté plus haut, qui peut être répété tous les six mois. Il peut être réalisé en auto-évaluation sur un smartphone grâce à une appli gratuite ou sur proposition d’un soignant (infirmier(ère), kinésithérapeute, médecin, pharmacien…). Le questionnaire permet de détecter, s’il y a lieu, les premiers signes de déclin d’une fonction. Si les réponses du patient sont préoccupantes, une alerte de premier niveau est envoyée à une infirmière ou au médecin traitant, qui pourra proposer un bilan afin d’évaluer la situation plus en détail et orienter si nécessaire vers un ou des spécialistes. «Les réponses possibles ne sont pas seulement médicamenteuses, souligne Bruno Vellas. Il peut s’agir d’une consultation ORL ou de prothèses auditives en cas de baisse de l’audition, de séances de kinésithérapie devant un ralentissement de la marche, d’une incitation à participer à des activités sociales pour retrouver le moral, l’appétit et regagner en force musculaire…»
«Une politique ambitieuse de repérage des fragilités»
Pour le Pr Gilles Berrut, animateur du think-tank national des géronto pôles et président fondateur du gérontopôle des Pays de la Loire, «le programme Icope permet de repérer ce qui ne se voit pas à l’œil nu, et de prendre conscience, à partir de signes très discrets, d’une fragilité qui augmente le risque d’événements graves, comme des chutes, une sensibilité aux infections…» Ainsi, 18 % des personnes soumises au test dans l’expérience toulousaine révélaient une perte de poids, «ce que nous n’aurions pas vu sans Icope», souligne Bruno Vellas. «Ces petits signes, on avait tendance par le passé à les attribuer à la vieillesse, rappelle Gilles Berrut. On parlait d’ailleurs de démence sénile, comme s’il était normal de perdre la mémoire. Mais la vieillesse n’est pas une maladie, et il faut poser les diagnostics.»
La vieillesse n’est pas une maladie, et il faut poser les diagnostics
Pr Gilles Berrut
Le Pr Pierre Krolak-Salmon, directeur médical de l’Institut du vieillissement aux Hospices civils de Lyon, qui s’apprête également à déployer le dispositif, salue «une politique ambitieuse de repérage des fragilités». Grâce aux financements dédiés à la transformation du système de santé dans la loi de financement de la Sécurité sociale, «on va pouvoir rémunérer les différents acteurs pour le temps consacré au sujet, ce qui n’était pas possible avant. La littérature scientifique montre que nous serons ainsi beaucoup plus efficaces, car nous interviendrons plus précocement. On sait par exemple qu’une baisse de l’audition non corrigée accélère l’apparition de maladies cognitives, car le patient qui entend mal s’exclut socialement, est moins stimulé intellectuellement.» Gilles Berrut prévient toutefois qu’il faudra faire preuve de patience. «Nous n’avons aucun doute sur l’utilité du programme. Mais ce qui est difficile, dans la prévention, c’est de parvenir à ce que les personnes vulnérables ou isolées qui en ont le plus besoin en bénéficient.»
Alzheimer : lancement de la plateforme de formation “Mémoire”
Article publié le 22/03/2022
Source et lien: https://www.senioractu.com/Alzheimer-lancement-de-la-plateforme-de-formation-Memoire_a24437.html
Cet outil de simulation numérique, pédagogique et innovant, vise à placer le médecin dans une situation aussi réelle que possible, telle une consultation dans son cabinet médical. Complémentaire des autres outils de formation dédiés à Alzheimer, cette plateforme baptisée « Mémoire » s’appuie sur les recommandations de la HAS et l’approche commune du Collège de médecine générale et des spécialistes des troubles neurocognitifs pour garantir une rigueur scientifique et médicale.
Les pathologies du système nerveux central dont fait partie la maladie d’Alzheimer sont parmi les plus complexes à comprendre et à traiter.
En partenariat avec la Fédération des Centres Mémoire, et SimforHealth, le laboratoire Roche France annonce le lancement de cette solution de formation destinée aux médecins généralistes : la plateforme de simulation numérique “Mémoire”. Cette solution a été imaginée avec des médecins spécialistes (neurologues, gériatre) et généralistes et est soutenue par France Alzheimer et la Société française de Gériatrie et de Gérontologie. Dans la pratique, il s’agit du premier simulateur numérique destiné à sensibiliser les médecins généralistes au repérage des troubles neurocognitifs, notamment ceux liés à la maladie d’Alzheimer, face à une plainte ou une situation à risque. Ce, dans le but de favoriser une prise en charge globale rapide et le maintien le plus longtemps possible de la qualité de vie du patient. « Il est important de repérer en médecine de ville les patients qui expriment une plainte ou présentent un trouble cognitif débutant et de se coordonner pour qu’ils accèdent aisément et précocement à l’un de nos centres mémoire », témoigne le Dr Thibaud Lebouvier, neurologue, vice-président de la Fédération des Centres Mémoire, membre du comité d’experts. « Il est fondamental de diagnostiquer au plus tôt la maladie pour adapter au mieux la prise en charge, tendre vers un maintien de la qualité de vie, prévenir les complications et faciliter aux patients l’accès aux protocoles de recherche » se félicite le Professeur Krolak-Salmon, neurologue et gériatre, professeur à la faculté de médecine Lyon Est, responsable du Centre Mémoire Ressource Recherche de Lyon. Et d’ajouter : « ce programme interactif d’enseignement par simulation s’inscrit dans cette démarche globale et grâce à sa technologie, il est simple pour le médecin de s’entraîner à prévenir les complications et crises comportementales du patient en anticipant les stades avancés de la maladie d’Alzheimer ». Au quotidien, il permet une utilisation pratique grâce à un format court et interactif. Son usage peut être en groupe ou en autonomie, permet de centraliser les infos téléchargeables et imprimables par l’apprenant selon ses besoins. « Ce format ludique permet en peu de temps d’affiner nos connaissances sur différents aspects des troubles neurocognitifs : les premiers symptômes bénins ou suspects, les tests utiles au cabinet de médecine générale, les examens complémentaires à réaliser, les différents partenaires médico-sociaux pouvant intervenir auprès de nos patients, ou encore les attentes à avoir d’un avis spécialisé en centre mémoire », détaille le Dr Michaël Rochoy, médecin généraliste à Outreau (62).